La menace cybercriminelle se précise en France. Le groupe Stormous, un collectif bien connu pour ses activités d’extorsion numérique, a revendiqué une cyberattaque d’envergure contre des institutions françaises. Selon les premières informations partagées par le chercheur en cybersécurité Clément Domingo (alias SaxX), les cybercriminels affirment avoir dérobé 40 000 données sensibles liées au Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
L’annonce de cette attaque a été publiée sur le site du groupe Stormous, hébergé sur le dark web, où les hackers exposent régulièrement leurs opérations et menaces.
Selon Stormous, les données exfiltrées concerneraient des élèves et comprendraient :
Ces informations, en particulier les identifiants et mots de passe, représentent une mine d’or pour les cybercriminels, notamment pour orchestrer des campagnes de phishing ciblé ou d’usurpation d’identité.
D’après l’analyse de Clément Domingo, l’attaque semble avoir été menée à l’aide d’un malware de type “infostealer”, un virus spécialisé dans le vol d’informations personnelles. Ces logiciels malveillants s’infiltrent généralement via des pièces jointes ou des liens frauduleux, souvent ouverts par inadvertance par les victimes, ici potentiellement des élèves ou des personnels éducatifs. Un échantillon de 1 400 lignes a été publié en guise de preuve, mais Stormous annonce une mise à jour plus massive prévue pour jeudi, au cours de laquelle l'intégralité des données pourrait être diffusée si leurs revendications ne sont pas satisfaites — laissant présager une tentative de rançon envers les autorités.
Cette attaque n’est pas un cas isolé. Fin mai 2025, le même groupe avait déjà publié 2 000 données appartenant à des fonctionnaires français. Là encore, il s’agissait d’identifiants, de mots de passe et d’adresses email. Le groupe affirme mener une opération d’extraction de données ciblant l’infrastructure du gouvernement français, suggérant une campagne plus large, bien organisée, et potentiellement coordonnée.
À l’heure actuelle, les autorités n’ont pas encore confirmé officiellement l’attaque ni validé l’authenticité de l’ensemble des données revendiquées par Stormous. Toutefois, l’échantillon publié semble bien réel selon plusieurs spécialistes de la cybersécurité. Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les vulnérabilités des systèmes informatiques des institutions publiques face à des menaces cyber de plus en plus sophistiquées.
Ce nouvel incident rappelle l’importance cruciale de la cybersécurité dans le secteur public, notamment dans les domaines sensibles comme l’éducation. Il est essentiel que les utilisateurs — élèves, enseignants et personnels administratifs — soient sensibilisés aux bonnes pratiques numériques : mots de passe robustes, double authentification, vigilance face aux emails suspects, etc.
Les établissements doivent également renforcer leurs infrastructures et mettre à jour régulièrement leurs systèmes pour limiter les risques d’infection par des logiciels malveillants.