Samsung et SK Hynix freinent la production de RAM, les prix resteront élevés jusqu’en 2028 !

Malgré des carnets de commandes bien remplis et des prix en forte hausse, les usines de mémoire tournent au ralenti. Samsung et SK Hynix, qui produisent ensemble environ 70 % de la DRAM mondiale, ont annoncé qu’ils n’envisageaient pas d’augmenter significativement leur production. Cette décision laisse présager que le marché, déjà sous tension, pourrait connaître plusieurs années supplémentaires de pénurie.

Une offre volontairement restreinte

Lors d’une conférence avec ses investisseurs, Samsung a confirmé sa stratégie : privilégier la rentabilité à long terme plutôt qu’une expansion rapide des capacités. Selon un porte-parole, l’entreprise cherche à réduire le risque de surproduction grâce à une politique d’investissement équilibrant demande client et prix. Concrètement, le groupe ne peut actuellement honorer que 70 % des commandes de DRAM reçues.SK Hynix adopte une approche légèrement plus agressive, annonçant un investissement équivalent à 30 % de son chiffre d’affaires pour 2026, tout en accélérant le passage à la technologie 1c DRAM. Mais le fabricant souligne que la pénurie d’approvisionnement restera difficile à combler. Samsung, de son côté, ferme également la porte aux contrats à long terme, refusant de bloquer des volumes pour un client spécifique alors que les prix augmentent rapidement.

Une demande qui dépasse largement l’offre

Selon les analystes de Trendforce, la production de mémoire augmentera de 23 % en 2026, tandis que la demande grimpera de 35 %, creusant davantage le déséquilibre. Dans ce contexte, Micron, troisième acteur majeur du secteur, a annoncé le 3 décembre l’abandon de son activité grand public Crucial d’ici février 2026. Sumit Sadana, vice-président exécutif de Micron, explique que la croissance des data centers alimentée par l’IA a provoqué une forte hausse de la demande en mémoire et stockage. L’entreprise préfère désormais consacrer sa production à ses clients stratégiques.Une nouvelle usine de 10 milliards de dollars est prévue au Japon, mais elle ne sera opérationnelle qu’à partir de fin 2028, laissant penser à Tech Insight que la crise de l’approvisionnement se prolongera au-delà de cette date.

Une prudence dictée par l’incertitude de l’IA

Cette retenue des producteurs de mémoire, surnommés dans le secteur les « Dramurai », s’explique par la crainte d’un effondrement brutal du marché de l’IA. Si une bulle venait à éclater après un investissement massif dans de nouvelles usines, les fabricants se retrouveraient avec des capacités excédentaires et des marges gravement réduites. En attendant, c’est l’ensemble de la filière informatique qui subit les effets de ce pari sur la durée de l’engouement pour l’intelligence artificielle.


source : les numériques