Micron abandonne Crucial pour se concentrer sur les mémoires destinées à l’intelligence artificielle

Face à une pression croissante sur la production de mémoire, Micron a choisi de mettre un terme à sa marque grand public Crucial. L’entreprise entend désormais concentrer ses efforts sur les marchés professionnels et les besoins des centres de données, particulièrement sollicités par l’essor de l’intelligence artificielle.Après près de trois décennies d’existence, Crucial va disparaître : Micron a confirmé l’arrêt de cette marque emblématique, connue pour ses modules de RAM et ses SSD destinés au grand public. La fermeture interviendra en février 2026. Le fabricant précise que l’assistance et les garanties resteront assurées, sans toutefois indiquer de calendrier précis.

Sumit Sadana, vice-président exécutif et directeur commercial de Micron, explique ce choix par « la forte accélération de la demande en mémoire et en stockage liée à la montée en puissance de l’IA dans les centres de données ». Il évoque une « décision difficile », justifiée par la nécessité de réaffecter les ressources de l’entreprise vers ses clients les plus stratégiques, situés dans des segments en plein essor.

Une industrie de la mémoire sous pression

Cette annonce intervient alors que le marché de la mémoire traverse une période de tension inédite, tant sur les prix que sur la disponibilité. Depuis plusieurs mois, les fabricants de DRAM appliquent des hausses significatives : Samsung aurait majoré le tarif de sa DDR5 d’environ 60 %, tandis que SK Hynix afficherait une augmentation de près de 30 % sur ses produits DRAM et NAND.

D’après TrendForce, ces hausses sont directement liées au réalignement des capacités de production. La fabrication de mémoire HBM, indispensable aux accélérateurs IA, mobiliserait à elle seule trois fois plus de capacité de wafer que la DRAM classique. Ce déplacement des lignes de production entraîne donc un manque d’offre sur les mémoires plus traditionnelles.Plusieurs analystes anticipent déjà les répercussions de cette situation. Les serveurs destinés aux entreprises pourraient voir leurs prix augmenter de 10 à 25 %, compliquant davantage les budgets IT. Pour se protéger de la volatilité du marché, certaines organisations pourraient être incitées à signer des accords d’approvisionnement sur plusieurs années.

source : le monde informatique