Beaucoup de professionnels étaient contre, estimant que l’interface n’était pas encore prête. Et pourtant, le lancement du "guichet unique des formalités des entreprises", voté en 2019 dans le cadre de la loi Pacte, a été maintenu le 1er janvier. Il a permis selon Bercy de passer “de six guichets à un seul et de 30 % des démarches dématérialisées à 100 %”. Sauf que depuis le 3 janvier, la partie du site Internet qui gère toutes les modifications de statuts, d’adresses ou de cessions par exemple… ne fonctionne plus, font savoir nos confrères du Parisien.
“Malgré de nombreux tests de sécurité, nous avons subi une attaque informatique majeure, déplore-t-on dans l’entourage de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. Le virus crée 100.000 demandes de modifications par seconde. Du coup, l’interface mouline et ne peut pas prendre en compte les demandes.” Le site a dû encaisser 2.000 enregistrements de modifications le 1er janvier, puis 3.000 le lendemain. Depuis, tout est resté bloqué.
“Rien ne marche”
Les attentes pour ce nouveau guichet étaient grandes. Créations d’entreprises, cessations d’activité, modifications de statut, dépôt des comptes annuels… : chaque semaine, 70.000 demandes sont enregistrées partout en France. Et cette plateforme unique devait simplifier ces démarches pour aider les patrons.
En septembre, déjà, des formations en ligne organisées par l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI), qui gère le site, concédaient qu’il restait des dysfonctionnements concernant le volet “modifications” du site. “C’est pire que cela, rien ne marche”, déplore Pierre Faucon, expert-comptable pour le cabinet GMBA.
Bercy espère que le piratage sera résolu d’ici ce lundi 9 janvier. Dans le cas contraire, il faudra retourner aux procédures papier, en vigueur jusque-là. Les effectifs chargés des courriers ont été maintenus “au cas où”. “Tout a été prévu pour faire face à d’éventuels problèmes, assure-t-on au ministère de l’Économie. Nous pensons que le guichet unique aura son visage définitif fin mars. D’ici là, il y aura des optimisations. Nous avons des rendez-vous hebdomadaires avec les différents acteurs pour apporter des modifications si besoin.”